Yann m’a fait découvrir que l’on pouvait vivre autrement, plus en accord avec ses envies, ses convictions, en harmonie avec soi-même, son entourage, son environnement.

J’ai donc ouvert un autre chapitre à ma vie en quittant tout de mon ancienne. Je ne regrette rien de ce que j’ai pu faire précédemment, c’était juste une étape nécessaire dans mon chemin personnel, c’est une richesse de savoir ce que l’on quitte pour ce que l’on veut. C’est surtout un choix réfléchi et assumé.

J’ai passé beaucoup de temps à l’atelier avec Yann, nous avions des tempéraments assez opposés, lui était bouillonnant d’énergie avec un cerveau toujours en effervescence, moi plutôt calme avec un cerveau plus souvent sur off. Mais nos sensibilités, notre besoin de liberté, notre passion pour la bicyclette sous toutes ses formes étaient communes. Nous parlions beaucoup ou pas, de toute façon la connexion était là, une alchimie est apparue dès notre première rencontre.

 

 

 

 

L’idée de créer une association pour l’atelier s’est fait naturellement au fil du temps, le temps nécessaire pour accepter son départ, d’être prêt à assumer cette nouvelle direction. Dans ce genre de situation il n’y a pas de solution miracle, nous faisons tout ce que nous pouvons avec l’énergie et les émotions du moment

Yann avait cette faculté naturelle de fédérer, et malgré son absence physique il reste toujours une énergie d’union. C’est ce qui me permet de m’investir dans ce projet, moi qui ne voulais plus de « fil à la patte » j’arrive à y trouver mon équilibre.

J’ai une certaine aversion envers l’argent et tout ce que cela engendre, c’est pourquoi un fonctionnement associatif sans aucun objectif financier hormis celui de pouvoir payer les charges de l’atelier me convient parfaitement.

 

 

 

Je suis quelqu’un de passionné, mais à un stade où il y a peu de place pour le reste, j’ai besoin de m’investir pour aller au bout de ce que je peux faire. Cela me porte vers les sommets où je me sent à ma place. J’ai longtemps été passionné par la moto et notamment la vitesse. Comme pour le vélo je cherchais toujours à m’améliorer, aller toujours plus vite en virage, freiner le plus tard possible, laisser une » virgule » au sol à la réaccélération, faire tout frotter au sol. Je m’étais fait mon » Tourist Trophy » en allant au travail, avec un R1 survitaminé c’était vraiment un vrai bonheur . J’y ai laissé plusieurs vies, rouler à 300 km/h sur route ouverte n’est pas sans danger ! C’est sans doute une des raisons pour lesquelles je n’aime pas trop la vitesse en vtt, je ne retrouverai jamais les mêmes sensations !

J’ai choisi de vivre le plus simplement possible, avoir le plus de temps pour moi. Après presque 5 ans à vivre ainsi je prends la mesure de la chance que j’ai, ou simplement la satisfaction d’avoir pris la bonne décision au bon moment. Pour  ce faire il faut supprimer toutes les charges fixes, loyer, prêt, assurance, entretien maison ou appartement sinon on est obligé d’avoir un revenu régulier pour assumer ces charges. J’ai opté pour vivre dans mon camion, un expert tôlé non aménagé. En fait pour simplifier je n’aime pas le confort matériel, c’est pour moi l’ennemi qui ramollit et fait prendre de mauvais choix de vie. J’aime avoir froid l’hiver, chaud l’été, que tout soit humide lorsqu’il pleut, devoir gérer mon eau, électricité ( non pas que j’aime le froid ou la pluie mais quoi de plus naturel de ressentir les éléments ! )  Cela me permet d’apprécier ce que j’ai, d’être en harmonie. Je me pose de plus en plus souvent cette question « en ai-je vraiment besoin ? » La réponse est bien souvent non, alors je fais sans ! Nous avons tous le pouvoir d’agir sur nos vies, il suffit de faire des choix.

 

 

 

 

J’adore le VTT technique et en montagne, je fais tous mes trajets en vélo pour les courses lorsque je suis en Ardèche, le camion me sert de maison et ne bouge pas ( uniquement pour passer l’été en montagne et quelques virées )

Ma vision de l’atelier est de donner accès à la transmission, au partage et ainsi créer des opportunités à des personnes, créer des vocations, ou simplement démystifier la fabrication d’un cadre de vélo. Je souhaite transmettre mon expérience, donner sans retenue dès lors que la personne est motivée. En fait je ne suis qu’un miroir qui fournit à hauteur de l’énergie reçue. Je n’attends rien, ni de personne, je saisis les occasions qui sont à ma disposition. C’est la force d’être maître de son temps, je peux ainsi être disponible pour les autres, être à leurs écoute, empathique et non dans l’après qui fait oublier de vivre le moment présent . Partager, échanger des idées, découvrir et faire découvrir des univers de vie différents, alternatifs.

Je vous invite donc à venir vivre une parenthèse dans votre vie, dans la simplicité et le partage agrémenté de soudure, disqueuse et ride dans la garrigue Ardéchoise !

Pascal