Stages et Projets

L’ancien atelier Salamandre de Yann Thomas servira de support pour animer les stages soudure et fabrication de cadre vélo ou d’autres projets.

Nous utiliserons ses méthodes et outillages afin de pérenniser son travail effectué tout en créant une adn propre à l’association.

Un outil reste un outil, c’est avant tout la personne qui l’utilise qui lui donne du sens, un intérêt pour arriver à un résultat souhaité.

Je suis convaincu qu’une personne sans expérience dans ce domaine mais motivée obtiendra un résultat tout à fait satisfaisant, c’est-à dire un vélo qui roule !

J’ai une vision bien personnelle de la fabrication de cadre, je privilégie le fonctionnel à la finition, la fiabilité à la minutie, la simplicité à la complexité. C’est un choix personnel de placement de curseur d’exigence, je préfère faire du vélo que de faire des vélos !

C’est Yann qui m’a soutenu lors de la fabrication de mon premier cadre, j’étais les mains mais toute la logistique, les étapes c’est lui qui a géré. J’étais plutôt fier d’avoir fait mon premier cadre, mais était-ce vraiment le cas ? Pour mon second cadre, Yann était plus distant et évasif, j’ai donc forcément gagné en autonomie.

Et puis… il nous a quitté, là face au gabarit et tas de tubes j’étais obligé d’être à 100% autonome, le cadre n’allait pas se construire tout seul. C’est là que j’ai fait mon premier cadre !

L’étape suivante aura été de fabriquer des gabarits pour construire mon tout suspendu, j’ai peu dormi pendant une semaine ! Ce projet devait aboutir mais je n’avais pas les codes, méthodes, outils pour y arriver. J’ai fait des erreurs, beaucoup d’erreurs, c’est très formateur de se tromper et d’analyser pourquoi, trouver des solutions pour y remédier. Et le résultat est là, il roule bien et encaisse tous mes sévices sans broncher. Il est à mon image, mal fini, pas droit mais il est dans mon critère d’exigence. Je peux vous assurer que rouler sur un cadre fait de ses propres mains est une satisfaction rare, l’ aboutissement d’une pratique. Avoir un retour concret sur le terrain des choix que l’on a fait, de la matière que l’on a travaillée, toute cette énergie investie dans cette aventure qui se concrétise et permet de s’évader dans la garrigue (  ou ailleurs ). Faire des erreurs est constructif, il a celles qui sont vraiment pénalisantes au roulage et celles qui n’empêchent pas de rouler mais motivent à refaire un cadre ou bien modifier l’existant. C’est pourquoi j’aime le fonctionnel à « l’œuvre d’art » d’un objet fonctionnel on peut le faire évoluer, le modifier pour tester des idées, c’est rapide, peu coûteux et sur un malentendu obtenir un résultat incroyable. Le cadre parfait n’existe pas, notre corps, notre pratique, nos envies évoluent constamment c’est pourquoi un cadre idéal aujourd’hui ne le sera sans doute plus demain.

J’aime à penser que cet atelier que Yann affectionnait tant puisse à nouveau grouiller d’idées et de vie.

En fait pour faire un cadre vtt qui roule cela ne demande pas des compétences ou un travail énorme, ce qui demande beaucoup de temps et d’application c’est l’exigence des finitions, de vouloir travailler au dixième de millimètre, là oui effectivement cela demande un savoir faire particulier. Je mets au défi quiconque de sentir une différence de quelques millimètres d’alignement, ou bien de longueur de cadre en aveugle sur un vtt. Sachant que toute la géométrie du cadre est basée sur un diamètre de roue donné, c’est à dire un modèle de pneu et de jante bien précis, mais dans les faits les pneus à tailles égales n’ont pas les mêmes hauteurs ni largeur, vous modifiez donc la géométrie du vélo juste en changeant de pneus ! C’est à dire qu’un cadre fabriqué au dixième n’a plus de sens dès lors que l’on change de pneu !

Pour moi un cadre est un tas de ferraille, un outil et c’est uniquement à son utilisation qu’il prend du sens, qu’il est efficace , qu’il procure du plaisir.

Si vous souhaitez fabriquer vous même votre cadre, en étant le plus autonome possible, apprendre à souder, parler géométrie, choix de tube ou de composants, je serais ravi de vous épauler dans vos projets ! Mais comme vous l’aurez compris avec des critères d’exigence de fonctionnalité avant tout. Je ne me considère ni soudeur, ni cadreur, juste un bricoleur passionné ce qui prouve encore une fois l’accessibilité de faire un cadre soi même !

Pascal