Second article sur la fabrication des cadres acier, j’aborde ici la soudure Tig et soudo brasure, les 2 techniques les plus utilisées dans la fabrication de cadre en acier
- Le Tig:
J’ai commencé avec ce procédé car Yann ( Salamandre ) utilisait essentiellement le tig pour souder ses cadres. J’aime beaucoup, c’est propre, rapide, silencieux, extrêmement précis, ça déforme peu les cadres. Ce que j’adore c’est le côté on/off, qui ne pardonne rien, la moindre erreur est sanctionnée par un trou ou défaut de cordon. Et sur un cadre avec des tubes de faibles sections de faibles épaisseurs, avec des angles biens fermés et pas trop accessibles il y a de quoi faire des erreurs partout ! Je dis ça aujourd’hui mais l’apprentissage à été long et laborieux. Je ne m’estime pas aujourd’hui comme un bon soudeur tig mais j’ai la théorie et de l’expérience, je ne pratique pas assez pour vraiment performer ( je ne vois surtout plus assez bien de près ! )
Pour avoir un matériel de qualité et fiable il faut investir un peu, il faut ajouter le gaz argon pour inerter les soudures qui est assez cher. L’apprentissage qui est long, il faut plusieurs mois de pratique pour être à l’aise sur tous les cordons d’un cadre. Il faut une très bonne vue de près, une bonne dextérité avec ses mains. On ne voit pas grand chose dans la cagoule. Nécessite de l’électricité pour alimenter le poste et un poste de travail ergonomique et dédié.
Comme il y a fusion de l’acier, on passe de la température ambiante à 1400 degrés très rapidement, cela créé des zat ( zone atteinte thermiquement) qui fragilise les tubes. Il faut donc bien maîtriser ses cordons de soudure.
Le métal d’apport, en inox ( ou acier) pour souder des cadres acier possède des caractéristiques mécaniques plus élevées que celui utilisé pour la soudo brasure. C’est une des raisons de son utilisation en industrie
Le TIG pour tungstène inert gaz, permet de souder avec un arc électrique via le tungstène et les pièces à souder. Le tout sous gaz inerte, l’argon dans notre cas qui permet à la soudure de ne pas être polluée par l’oxygène environnant.
Un poste Tig avec la fonction pulsé, c’est à dire une alternance d’arcs électriques que l’on peut régler permet de moins chauffer les tubes. Une pédale, qui remplace la gâchette sur la torche permet d’utiliser une torche légère, beaucoup plus petite et maniable permettent une ergonomie de travail bien plus adaptée à la fabrication de cadre de vélo. Une cagoule qualitative est également un plus.
Qualités
- C’est rapide, un cadre rigide c’est environ une heure pour le souder complet
- C’est propre, rien ne coule ou ne reste après la soudure
- C’est solide, les caractéristiques mécaniques de ce procédé sont plus élevées que la soudo brasure
- On peut souder de forte épaisseurs
- On peut souder de l’aluminium
- On peut souder du titane
- On peut pointer sans métal d’apport et tenir les pièces avec une main
- C’est très satisfaisant de sortir des beaux cordons, impossible de tricher, c’est du one shot !
- Moins de déformations
Défauts
- Le matériel est cher
- L’apprentissage est long et laborieux
- Une fois peint, on ne voit plus la qualité de la soudure
- Moins tolérant pour les casses de fatigues dans les zat pour une utilisation vtt un peu énervé.
- La dextérité se perd assez rapidement, il faut pratiquer régulièrement
- Nécessite une source électrique .
- Requiert un poste de travail adapté, pour avoir les bonnes positions et éclairage
- Nécessite des EPI adaptés
- La soudo brasure
C’est du collage, il n’y a pas de fusion de l’acier, seul le métal d’apport devient liquide et vient adhérer aux éléments à assembler grâce au « décapant ».
C’est une technique très facile à appréhender pour un néophyte, une à deux heures suffisent pour faire des cordons solides. Ensuite pour faire de beaux cordons réguliers sans excès de chauffe il faut bien évidemment de la pratique.
Le matériel n’est pas onéreux, ni les gaz comme l’oxygène et l’acétylène. Par contre le métal d’apport l’est d’avantage, surtout avec les baguettes qui ont un pourcentage d’argent pour l’inox ou tout les inserts sur le cadre ( entre 800 et 1800 euros le kilo suivant le % )
C’est un procédé assez sympa, avec la flamme qui est « vivante » et le côté tolérant et approximatif.
Qualités
- Très facile à appréhender
- Permet d’avoir des cordons bien finis une fois limés
- Plus tolérant aux casses de fatigues ( en utilisation vtt)
- Matériel moins cher
- Chauffe moins les tubes
- On peut reprendre les défauts des cordons
- Pas besoin d’électricité
- Pas besoin d’une bonne vue de près, ni d’une dextérité des mains particulière.
Défauts
- Déformations importantes
- C’est long
- Le décapant coule et souille les gabarits, avec nécessité de le retirer après soudure
- La flamme noircie tout les supports, et abime les gabarits aluminium
- Obligation de maintenir les pièces à assembler
- Les gros cordons alourdissent le cadre 150/200g
- Limité aux faibles épaisseurs
- Impossible de souder en bout à bout
Pour résumer, il faut faire des choix suivant ce que l’on veut faire. Chaque procédé a ses avantages et inconvénients.
Perso, je préférais le Tig puis commence à bien aimer la soudo brasure ( sans limer les cordons, « assume tes soudures !! » )